LA PAZ (BOLIVIE)

Publié le par héloïse Thomas

LA BOLIVIE!!!!

 

Je pars de Puno vers la Paz.

La route est amusante/ 3H heures de routes, 1h d’arrêt pour les formalités à la frontière, puis obligation, pour tous, de passer la frontière (ligne imaginaire) à pied. Ensuite re-bus pendant 1h30 puis arrêt à Copacabana pour déjeuner 1h. Re re prise de bus (1h) pour arriver devant un petit port ou les bus sont priés de se diriger dans des bacs pour la traversée jusqu’à l’autre rive. Les passagers embarquent sur des radeaux à moteurs de fortunes.

Dernière prise de bus pour , enfin, arriver à La PAZ.


La Paz est la capitale administrative de la
Bolivie- bien que la Constitution mentionne Sucre comme véritable capitale. Située à une altitude de 3660m, c'est la capitale la plus élevée du monde. Le sommet du Nevado Illimani, qui culmine à plus de 6000m de haut, surplombe la ville.

A première vue, LA Paz est une grande capitale, bruyante, polluée, distante, mais en se baladant dans le vieux La Paz, et dans ses petites rues pavés, on peut essayer d’apprécier la ville.

Je ne devais rester que 3 jours à La Paz, je suis restée 6 jours.


J’ai d’abord trouvé une superbe auberge un peu excentrée, à 4 euros la nuit en dortoir, très propres. Le personnel très sympa, avec tout a disposition pour être bien, comme un jacuzzi (oui, moi aussi, au début j’ai crû rêver), un bar restaurant, un billard, une table de Ping pong, internet gratuit, service de laverie, etc. etc. etc.

Je m’y suis sentie bien donc je suis restée.


J’ai donc passé mes 6 jours à visiter la ville de haut en bas (mes mollets s’en souviennent encore), à déambuler dans les innombrables marchés qui s’étalent véritablement sur plusieurs kilomètres.

Ceux qui me connaissent, savent que j’adore les marchés. Et bien, messieurs, dames, j’ai été servi.
Il m’a fallu 3h30 pour finir le marché « Est » de la ville!!!!


Des rues entières sont bloquées pour le marché du samedi matin, que dis-je, la ville entière est un marché géant ou les odeurs titillent vos narines à chaque pas, et les couleurs ravissent vos pupilles.

Les femmes assissent à même le sol vendent les produits de leurs labeurs. Je n’ai pas résisté à l’appel du kilo d’abricots à 50 centimes , ni aux raisins bien charnus d’ailleurs.

Sur la petite place de l’église San Francisco, des cireurs de chaussures cagoulés, assis au centre de la place, interpellent les passants aux chaussures en cuirs. Un homme, micro en main, prêche la bonne parole, des enfants hilares courent après une balle en plastique minuscule et imaginent des buts imaginaires. Des amoureux transits attendent leur dulcinée observant impatiemment les secondes qui s’égrènent sur leur montre plus grosse que leur poignet. Des artistes, guitare en mains, espèrent amasser quelques centimes d’encouragement pour leur musique et des femmes, englouties derrière leurs stands de sandwichs et hotdogs, interpellent les passants, en leurs jurant que leurs mets sont les meilleurs. Telle est l’ambiance de la place de l’église , le point de départ des rues pentues, aux marchés artisanales.


J’aime l’ambiance.


Les gens??? Hum, on va dire que j’ai fait de belles rencontres, comme de désagréables.

La Bolivie est définitivement le pays le moins touristique que j’ai visité. Mais pour certains Boliviens, j’ai l’impression que le tourisme est une agression, voire une pollution.

Divers voyageurs rencontrés au Pérou m’avait prévenu, mais positive , j’avais décidé que ça ne devait être que des exceptions…


Exemple et contre exemple:

Je me balade dans les petites rues de La PAZ, bordées par de petits magasins artisanales. Je décide de m’arrêter dans un petit préau regroupant plusieurs « Mama » , vendant des tissus, des bijoux, de l’artisanats. Quand soudain, la grêle arriva et paralysa toute la rue.

Panique à bord! en quelques secondes, les rues sont devenues de véritables torrents, des gens paniqués tentent de s’abriter par tout les moyens, les marchandes écopent avec balais , seaux et tout ce qu’elles trouvent sous leurs mains. Je me retrouve coincée sous le préau, avec ces 4 mamas qui me regardent. Je leurs sourie, m’assoie à même le sol, et leurs propose de partager mes divers achats fait au marché auparavant. Elles m’ont regardé comme si j’avais dit une bêtise, ont éclaté de rire, m’ont proposé un siège (ou plutôt m’ont obligé à m’asseoir sur un siège), et nous avons mangé mes amandes, raisins, et abricots en attendant que la pluie cesse.

A chaque fois que je leurs demandais si elles voulaient encore des mes mets, elles me regardaient étonné, refusaient poliment et finissaient par prendre un peu d’amandes. On papote un peu, la pluie s’arrête, les magasins peuvent rouvrir, je les salue et continue ma route. Elles me saluent à leur tour, tout sourire.

Expérience numéro 2:

Bonne française, je décide d’acheter du Fromage. Qui dit fromage, dit pain!

Je cherche donc une boulangerie et en trouve une multitude aux abords d’une route.

Je patiente dans la queue quand arrive mon tour.
 Je dis « bonjour » comme ma maman m’a appris. Je sourie de toutes mes dents (appareillées, certes ça n’aide pas) et commande 3 petits pains.

Elle ne m’a ni regardé, ni écouté, ni même fait sentir que ma présence lui importé. Elle est tout simplement passée à la personne suivante.

Je me dis: «bon, elle n’aime pas les étrangers, c’est son droit ».

Je passe à la boulangère d’à côté, qui à peine arrivée, me dit: « no gringo » en faisant un mouvement méprisant de la main. Là, autant dire que je suis un tout petit peu énervée par le mépris, mais au moins elle m’a adressé la parole.

Une troisième? Oui, bien sur, j’arrive devant elle, il n’y a personne à part nous et ses sacs à pain qui nous séparent.

Je crois n’avoir jamais vécu l’ignorance comme cela. L’ignorance de ma propre existence, je veux dire.
Cela fait bizarre. Même dans son champs de vision, je n’existais pas.
Je ne me démonte pas, je reste devant elle. J’attends, poliment.
 

Une personne arrive, elle l’a sert. Moi toujours pas. Finalement gênée par ma présence, elle referme son sac, et part discuter avec un marchant du coin.

Je suis repartie dans un état, on va dire « parisien » . Je pense que, quand on voyage, on a une philosophie plus zen, plus soft. On se retrouve dans des situations pas possibles, mais on garde toujours un self control et une zeniude qui ferait pâlir le « dalaî lama » .

Parce que, bon! Que tu ne souhaite pas servir un gringo, d’accord,…. tant pis pour nous…. mais l’ignorance????

On me fait cela à Paris, et je vous jure que la personne en fasse aurait fini par me regarder et me servir. Je ne serais pas partie bredouille.

Bref, ce n’était qu’une anecdote désagréable parmi tant d’autre. Je ne me suis jamais fait autant envoyer "paitre" qu’à La Paz..


 

La Paz reste une ville culturelle même si certains de ces habitants ont décidé de se fermés à l’éclectisme, à s’ouvrir aux autres cultures.

Parmi les divers musées, je retiendrai le musée des instruments de musiques qui regorge de milliers d’instruments du monde entier. Un bonheur pour les yeux et pour les oreilles.

Une des salles les plus intéressantes est la salle des inventeurs d’instruments, où l’imagination débordante de certains inventeurs a fait des ravages dans la création d’instruments, insolites, parfois hilarant, parfois pleins de poésie.


Je dois aussi parler des rencontres faites dans mon auberge: 2 argentins (Guillermo et Ruben) et un japonais (Seiya).

Seiya ne parle pas un mot d’espagnol

Ruben pas un mot d’anglais

Guillermo parle spanglish comme moi (espagnole et anglais)


 

Je ne vous raconte pas les soirée au resto avec les trois.

Guillermo et moi tentions de traduire des deux côtés.

Forcement, par moment, un langage de sourd s’engageait:

« Quoi? Qu’est-ce qu’il a dit? »

« Qu’est-ce que tu as dit? »

« Moi? Rien, j’ai rien dit? »

« Ah bon, mais lui dit que tu as dit quelque chose! »

« Oui c’est vrai , lui il a dit que tu avais dit quelque chose mais moi je n’ai pas entendu si tu l’avais dit ou pas! »

« Mais j’ai rien dit. »

« Ah bon, bon bah il a rien dit… »

« Qu’est-ce qui dit??? »

Etc. etc.

 

Bref, j’ai bien rigolé. J’avais l’impression que mon cerveau allait exploser par instant, mais malgré quelques problèmes de communication , nous nous sommes bien amusés.

 

En fait, le plus dur, c’est qu’il arrive un moment, quand on rencontre des étrangers où l’on parle de politique , de société, etc. etc,

Et là , ça devient compliqué, avec peu de mots, de faire passer une idée, où une réalité sur son pays.

Le 4éme jour , Fréderic , rencontré à Huaraz, au Pérou, arrive à La Paz.

C’est marrant de se revoir. Nous décidons de continuer notre périple ensemble, car il est assez semblable.

Le lendemain nous visitons Tiahuanaco, le fameux site à quelques kilomètres de La Paz.

Symbole de la civilisation de Tiwanaku, qui précéda les Incas, les ruines sont situées à 70 km de La Paz. L’ensemble est inscrit au patrimoine mondial par l’Unesco. Le site recèle bien des mystères a commencer par la célèbre porte du soleil, l’extraordinaire rectitude des murs du temple de kalasasaya, le temple semi-souterrain et les statues. Des ruines passionnantes.

Je croise Ruben qui est très malade. C’est la dernière fois que nous nous voyons. La guide Lydia, est très sympa, et parle plusieurs langues très bien.

Dans le groupe, nous rencontrons une famille de français, avec 3 petites filles. Ils m’ont bluffé.

Ils font le tour des Amériques, en camping car, avec leurs enfants. Une seule, d’entre elles, est scolarisée donc reçoit des cours par courrier. Ils sont partie depuis 8 mois en commençant par Washington , aux Etats Unis, et voyagent un an en tout.

Vive l’année sabbatique.

C’est très courageux mais le système français leur permettra de retrouver leur place dans leur entreprise après un an de voyage.

Retour à La Paz, et préparation du sac à dos car demain départ pour Sucre.

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